samedi 21 février 2015

Le Blog qui a dévoré "Sur écoute"

Faute avoué à moitié pardonné, plus de 10 ans après ses débuts, je viens de terminer l'intégralité de la série "Sur écoute" plus connu chez nous comme "The Wire", car oui, nombreux sont ceux qui préfèrent conserver le nom original de cette merveilleuse formidable série relayée au rang de chef d'oeuvre, et c'est mérité. Mais pourquoi l'a qualifier d'un titre aussi prestigieux que peut l'être "The Shield" "Sons Of Anarchy" où même dans mon top 10 des séries qui ne sera jamais détrôné par le juif et le blondinet pro-bio slalomants dans les rues de Los Angeles à bord de leur bolide couleur tomate, la bien nommée "Starsky & Hutch"?
Tout d'abord, "Sur écoute", série policière de son état, n'a pas de héros, ou plutôt si, une, elle se nomme Baltimore. Ville de la côte Est des States d'Amérique, à quelques kilomètres au nord de Washington. Après une expansion début 1960, elle n'a cessé de décroitre depuis et est en pleine tourmente surtout par certains quartiers de plus en plus sujet à une délinquance grandissante.

L'approche est parfaite pour une série culte en devenir. Après je ne vais pas re-raconter la base, les débuts, les origines de la création, d'autres le font et l'ont fait mieux que je ne pourrai le faire.

Moi je vais plutôt raconter pourquoi j'ai accroché...mais....pas tout de suite, car tout d'abord son format me rebutait depuis le début, le 4/3, mon Dieu, ce n'est pas facile une image carré, cela fait pourtant à peine 10 ans que l'on en ai sortis, et j'ai passé toute ma jeunesse à regarder des séries sous cette forme...
Alors, "Sur Ecoute" ou plutôt "The Wire" commence par l'histoire d'un groupe de policiers au placard; originaires de diverses horizons et culture se regroupant pour écouter légalement grâce à la nouvelle technologie afin d'avoir des preuves concrètes sur des truands locaux, la mise en place des micros longues portés, des mises sur écoute de cabines téléphoniques des coins de rues et par moment des téléphones cellulaires (nous sommes en 2002).

Il y a donc le lieutenant Cedric Daniels, droit comme la justice mais avec un putain de balai dans le cul;
L'irlandais alcoolique Jimmy McNulty, qui, même s'il n'est pas (très)bon flic, a le mérite d'être comme un chien sur un os, ne lâche jamais;
Le patriarche Lester Freamon mit aux archives pour avoir ouvert sa gueule 20 ans auparavant;
La caution féminine qui en a dans la braguette en la personne de Kima Creggs;
Les Dupond Ellis Carver et Dupont Herc Hauk qui atterrissent là par hasard mais qui vont se révéler de bons enquêteurs, enfin surtout un;
Et le nouveau venu Prez, gendre du big boss lui se révélera chaotique d'un sens mais impressionnant dans un autre domaine.
Si l'équipe de bras cassés voit le jour, c'est pour mettre sous les verrous les dealers du clan Barcksdale, ayant comme point de chute tout un quartier de la ville: un "negro" dont la maréchaussée ne connait ni la couleur de ses cheveux, ni même celle des yeux. Il faut dire qu'Avon Barcksdale a un second très bon, le bien nommé Stringer Bell, 2.50m, 150kgs de muscles avec un cerveau sachant s'en servir, l'acteur Idris Elba se démarque de suite des autres truands avec une présence importante dès qu'il rentre dans la lucarne.
La première saison se focalise principalement sur un face à face, mais tourne autour bons nombres de parasites qui continueront toute la série: le camé Bubbles répertorié indic, qui claque toute sa thune dans la drogue des dealers qu'il dénonce à longueur d'épisodes, toute une panoplie de chefs de Police, colonels, lieutenants, adjoints, Maire, capitaines de brigade se tirant dans les pattes et se refilant les morts afin de ne pas voir leur stats chutées, des cousins, cousines, frères er soeurs des dealers faisants tourner le commerce comme ils peuvent, allant au trou, en sortant.
Et il y Omar, un rival d'Albator par la balafre qu'il porte sur le visage, n'aimant ni la flicaille, ni les dealers, ne tuant pas (ou très peu) mais braquant systématiquement les kairas pour les faire chier. (on connaitra d'avantage ses motivations lors d'un procès fin de saison 2).
Il faut se replacer dans les années de la série (2002-2008), les bipeurs, les cabines téléphoniques, les autorisations des juges pour avoir droit à une écoute justifiées sont accrocheurs, le tout dans un réalisme proche du documentaire.
Passé les 2 premiers épisodes afin de se mette dans le bain, car "Sur écoute" n'est pas un TGV, elle pose les bases, prend son temps. Et ça c'est bon!
Car au bout des 13 épisodes que forme la première saison, rien n'est bouclé, il y a bien 2, 3 gars, dont le neveu du boss, personnage quasi central du clan qui se retrouve comme au tout début du premier épisode, devant un juge, mais rien de plus, enfin si..., mais sans en dévoiler trop, c'est pas facile d'en écrire un peu.
Les autres saisons sont aussi passionnantes les une que les autres, les personnages évoluent, la série aussi, les écoutes se stoppent, reprennent, des dealers meurent...en masse... des flics meurent aussi. On se laisse prendre au jeu, on est derrière la télé pour mater un documentaire, à chaque apparition du Major Brawls (le sous-chef du chef de la police) on se demande quel coup de pute il va bien pouvoir faire. On aime suivre les gosses alternants l'école et la rue, on prend part de la décision de Colvin de créer Amsterdam. (pour ou contre), les motivations de Carcetti à devenir Maire, les prises en sandwichs de Sobotka, les délires de la presse....
Bref, cette série est captivante de A à Z, du début à la fin. Personne n'est épargné, aucun ne fait jamais d'erreurs. On trouve de l'humanité dans les dealers et aucune dans certains flics, les personnages sont magnifiquement écrits, superbement interprétés.
Anecdotes intéressantes, certains personnages se croiseront à nouveau dans d'autres séries en ayant le même relationnel, à croire que ces scènes fonctionnent comme ça:
Chad Coleman et Seth Gilliam ne s'adresseront la parole que 10 minutes cumulée sur 10 ans avec "The Wire" et 10 ans plus tard dans "The Walking Dead", malgré l'importance respective de leur rôle. On peut noter aussi que John Doman et Dominic West n'ont jamais pu se blairer, que cela soit d'inspecteur à Major dans "Sur Ecoute" ou de gendre à beau-père dans "The Affair".
J'ai, au commencement, mis juste un oeil et une oreille dans cette série novatrice, et fini par tout avaler en quelques semaines (je remercie d'ailleurs OCS qui l'a met à dispo en intégralité - 5 saisons, 60 épisodes - jusqu'au 13 Mars).
Voilà pourquoi j'ai dévoré cette grande série, mais je vous laisse juger par vos yeux.

En tous cas, maintenant vous savez.



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